mercredi 29 octobre 2008

Le statut de l'enseignant est là, mais...

1
1

Il vient d’être publié dans le journal officiel
Le statut de l’enseignant est là
Par :Hamid Saïdani

“Il n’y a rien de nouveau par rapport à notre principale revendication qui est d’ordre salarial”, a estimé hier M. Meziane Meriane, président du Snapest.

Toujours contesté par les syndicats autonomes du secteur, le texte relatif au statut particulier des fonctionnaires de l’éducation nationale vient d’être publié au Journal officiel, ouvrant ainsi la voie à son application avec effet rétroactif, à compter du 1er janvier de l’année en cours.
Censé prendre en charge les problèmes socioprofessionnels des corps composant le secteur de l’éducation nationale ainsi que la gestion de leurs carrières, le texte continue de subir les foudres des représentants des enseignants qui ne tarissent pas de critiques à son égard, comme le démontre le dernier mouvement de grève (les 27 et 28 octobre) qui a paralysé une bonne partie des lycées du pays.
La rencontre, qui a regroupé le 25 octobre dernier, les représentants des enseignants et la tutelle n’a pas pu désamorcer la crise, les syndicalistes campant sur leurs positions de contestation du contenu du statut particulier.
Les personnels enseignants, d’éducation, d’orientation scolaire et professionnelle, de laboratoires, de l’alimentation scolaire et d’intendance sont les catégories professionnelles concernées par le nouveau texte de loi, inédit, faut-il le dire, dans l’histoire du secteur en Algérie.
Le statut précise dans ses différents chapitres les conditions de recrutement, de stage, de titularisation, de promotion et d’avancement des différentes catégories.
Il fixe également le régime disciplinaire ainsi que les modalités d’application aux postes supérieurs des dispositions de la nouvelle loi, de même qu’elle définit la classification des grades et la bonification indiciaire des postes supérieurs.
Les reproches faits par les syndicats d’enseignants ont principalement trait à ces dernières dispositions relatives aux gains en termes de revalorisation salariale consentis aux différentes catégories professionnelles. “Il n’y a rien de nouveau par rapport à notre principale
revendication qui est d’ordre salarial”, a estimé hier M. Meziane Meriane, président du Syndicat national des personnels de l’éducation secondaire et technique (Snapest), contacté par nos soins.
Il qualifie, d’ailleurs, le texte d’ensemble de “mécanismes techniques pour la gestion des carrières” qui “n’apporte absolument rien aux poches des fonctionnaires”. M. Meriane continue, ainsi, à renâcler contre le statut tel qu’approuvé “ne répond pas aux attentes et aspirations des personnels du secteur”. Il faut dire que les syndicats des personnels de l’éducation nationale ne pardonnent pas à la tutelle le fait qu’ils n’ont pas été associés aux discussions qui ont donné naissance à ce texte. Pourtant, le ministère de l’Éducation continue de clamer que le projet de statut est avant tout “le résultat” d’un travail réalisé en concertation avec l’ensemble des syndicats du secteur et comporte “la majorité des propositions” de ces derniers.
Si ce statut particulier est, à travers sa publication au Journal officiel, un texte de loi qui entre de fait en vigueur, il faut dire qu’il ne reste tellement de marge de manœuvre aux syndicats contestataires. Le régime indemnitaire offre peut-être cette brèche par laquelle la contestation va reprendre de plus bel dans un secteur qui n’est pas près de sortir de son marasme.

Hamid SaÏdani

Aucun commentaire: